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Olivia rangea la photo qu’elle regardait depuis un moment où Naya entrait dans la maison.
« Tu rentrez tôt aujourd’hui ! » Nota-t-elle alors qu’il n’était que dix sept heures.
« J’ai pris ma soirée. Juri a une surprise pour moi… » Répondit la jeune femme timidement.
Elle avait un peu de mal à parler à sa cousine malgré le temps passé et le calme d’Olivia. Celle-ci continuait de l’intimidée bien qu’elle fasse de gros efforts.
« Vous avez arrêté une date pour le mariage ? » S’intéressa Olivia.
Naya rougit de gêne.
« Dans deux mois. » Souffla-t-elle. « Oli… »
« Naya. » La coupa-t-elle sans la regarder. « Je suis désolée. Je suis contente de vous voir si heureux ensemble. »
Naya sourit légèrement. Olivia l’embrassa sur la joue gauche puis monta dans sa chambre.
Elle ferma la porte et se dirigea vers sa table de nuit. Elle ouvrit le tiroir et en sortit une photo écornée. La lassitude et la peine se peignirent sur son visage. Ses yeux se remplirent de larmes. Dire que le temps avait amoindri sa peine était un bien piètre mensonge. Quelques larmes lui échappèrent. Elle se sentait si misérable. Tellement de questions et si peu de réponses. Elle savait que se poser trop de questions étaient mauvais mais parfois, c’était plus fort qu’elle.
Olivia se posta devant la grande fenêtre de sa chambre.
Le ciel était gris…. Aussi terne que son état d’esprit en vérité.
Elle n’arrivait pas à voir Naya et Juri sans y retrouver une trace d’Anna à travers eux.
Son front rencontra la vitre froide.
Les enfants…
Naya…
Juri…
Tout lui rappelait qu’une part d’elle était morte depuis presque trois ans à présent.
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Frank sourit en plaçant Sebastian sur ses épaules.
3Il n’est pas trop lourd ? » Demanda Olivia qui poussait la poussette de Lilas.
« Ne t’inquiètes pas. Tout va bien ! »
Ils se sourirent en continuant leur promenade. Frank les avait levés très tôt pour aller se promener dans un bois à une bonne heure de chez eux.
« Ludmia est venue me dire que tu refusais toutes les interviews pour relancer votre album. »
Olivia soupira. Son amie aurait pu éviter de se confier à Frank.
« Je te comprends, tu sais. »
Olivia le fixa, surprise.
« Tu crois que je n’ai pas vu tes larmes de ces derniers jours ? »
Elle rougit, morte de gêne. Pourtant elle avait tout fait pour ne rien laisser paraître.
« Désolé. » Souffla-t-elle. « Je ne sais pas ce que j’ai ces derniers temps… Je suis vraiment trop sensible. »
Frank s’approcha et lui embrassa la tempe avec tendresse.
« Ne t’en fais pas, je ne m’en suis pas formalisé. Je peux comprendre que tu n’aies pas envie de me parler de tout ce qui te touche, tu sais. »
Frank fit descendre Sebastian de ses épaules. Le petit garçon courut jusqu’au point d’eau où se trouvaient des canards et des oies. Olivia détacha Lilas de sa poussette. La petite fille rejoignit son frère. Frank la prit dans ses bras et l’embrassa avec délicatesse.
« Ce n’est pas que je ne veux pas tout te dire mais… c’est difficile. »
Elle posa sa tête contre son épaule. Frank la serra contre lui un peu plus fort.
« Anna me manque de plus en plus. Et voir Naya me perturbe un peu. » Expliqua-t-elle. « C’est comme un couteau que l’on planterait des tas et des tas de fois dans mon cœur. Et j’ai failli perdre Lilas… »
Les bras de Frank se raffermirent.
« Ce n’était pas de ta faute. C’était un accident. Un malheureux accident, Oli. Nous avons protégé la piscine, ça n’arrivera plus jamais. »
« Je sais mais si… »
Frank al regarda droit dans les yeux.
« Arrête avec les « sis ». Lilas est là… En vie. Ils ont besoin de toi… De nous. »
Olivia sourit, attendrie. Ils rejoignirent les enfants qui courraient après les canards, mains dans la main.
« Ne t’arrête pas à Anna ni aux accidents de parcours… » Murmura Frank. « Tu iras loin mais pour ça, tu dois tenir debout. »
Olivia hocha la tête, rassenérée par les paroles du jeune homme.
« Et si tu tombes… Je serai là. »
Ils marchèrent serrés l’un contre l’autre en silence.
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Ludmia rangea la cuisine à son aise. Elle posa son drap de vaisselle puis sortit dans le salon. L’interview du matin avait failli tourner cours à cause d’elle et son manque de patience. Il fallait dire aussi que ce foutu journaliste complètement débile avait été très malin d’attaquer sur la mort d’Anna et les silences d’Olivia. Cet abrutit avait lancé que leur amie était devenue dépressive, alcoolique et droguée, et que c’était pour cela qu’elle ne se montrait plus au grand public. Heureusement que Melina avait su gérer le début de tempête et noyer le poisson.
« Tu es là toi ? » La surprit Kathia en la regardant de haut avec tout le mépris possible.
« Je suis chez moi. » Grogna-t-elle en se détournant de la rousse.
Dieu qu’elle ne la supportait pas. Ses airs, sa façon de s’habiller Barbie parce que je le vaux bien, sa voix de crécelle… Tout chez elle l’insupportait au plus haut point.
« Je sais que tu as des vues sur Timothé. »
L’exaspération gagna Ludmia en l’entendant appelé le MC : Timothé.
« Il s’appelle Timo tout simplement. A moins que ton absence de cerveau t’empêche de l’enregistrer correctement. »
« Je l’appelle comme je veux. Je t’ai à l’œil. »
Ludmia la dévisagea, accablée.
« Tu es vraiment la reine des bouffonnes, toi. »
« Moi au moins j’ai Timo. » Ricana Kathia.
Ludmia ne vit pas trop el rapport mais rétorqua :
« S’il sort avec toi, c’est qu’il est aussi bouffon que toi, pauvre fille va ! »
Ludmia regarda la rousse sortir et monter, enragée. Elle soupira lourdement. Cette fille était une plaie vivante…. Enfin surtout purulent à ce niveau-ci.
Elle s’assit sur le divan, la tête sur un coussin, les yeux dans le vague. Elle avait vraiment hâte de reprendre une tournée ou le montage d’un nouveau disque.
L’ennui la gagnait qu’elle le veuille ou non.
L’ennui et la colère surtout. Voir cette garce habiter sous le même toit qu’eux, foutre la merde, et surtout, rester scotché à Timo commençait à lui courir sur le haricot sérieusement. Des idées de meurtre naissaient en elle de plus en plus violemment.
Mais lequel tuer ? La garce ou le bouffon de service ?
Ou les deux…
« Tu fais la carpette ? » Demanda Jan en s’asseyant près d’elle.
« C’est mieux que de cacher des évènements dans le dos de ses amis. » Cracha-t-elle.
Jan baissa la tête. Cet abrutit arrivait à la toucher malgré sa colère envers lui. Ludmia se maudit.
« Je suis désolée. » Souffla-t-il. « Je ne voulais pas te cacher quoi que ce soit mais je ne pouvais pas trahir mes amis. »
Ludmia pinça ses lèvres. Elle savait qu’il avait raison mais préférait se taire.
« Ca va. J’ai compris. » Bougonna-t-elle de mauvaise grâce.
« Tu sais si nous n’en parlons pas, c’est parce que Frank veut trouver une autre solution. Il ne veut pas partir d’ici… Tout comme nous tous. »
Ludmia s’assit sur le divan et le regarda, curieuse.
« Trouver une solution ? »
« Crois-moi, nous ne voulons pas partir sans vous maos avec les enfants, nous savons que nous ne pouvons pas vous emmener. On cherche comment faire… »
« Ca va. J’ai réagi au quart de tour mais avec l’interview, Oli qui nous cache qu’elle ne va pas bien, puis toi qui ne me parle plus… »
« Et Kathia, la Barbie. » Ajouta Jan avec un petit sourire.
« Ouais avec Miss Bouffonne. Ce n’est pas si facile à gérer.
Jan s’approcha et la prit dans ses bras.
« Nous trouverons une solution… »
Ludmia lui rendit son étreinte.
« Je vois que je dérange. » Les surprit une voix grave et cinglante.
Lud et Jan virent Timo les fusiller du regard. Jan s’éloigna de Ludmia gêné mais le regard noir.
« Coucou tout le monde. » Lança Frank en entrant avec Olivia et les jumeaux.
« Bonne promenade ? » Demanda Lud en souriant à son amie.
« Sublime ! » S’amusa Olivia en enlevant les manteaux des enfants. « L’automne est splendide. »
Ludmia aida sa meilleure amie. Jan se tourna vers Timo qui n’avait cessé de le fixer.
« Ta rouquine ne t’attend pas ? » Cracha le DJ.
Timo ne lui répondit pas. Il s’en alla simplement. Jan secoua la tête, désolé, mais rejoignit Frank dans la cuisine.
« Quand finiras-tu par te détacher d’elle ? » Questionna le chanteur en préparant des tasses de chocolat chaud.
Jan s’assit sur la table de travail de la cuisinière.
« Je n’ai pas envie qu’elle souffre. » Soupira Jan. « Je l’aime, tu comprends… C’est ma sœur de cœur. »
Frank suspendit ses gestes et dévisagea son ami.
« Une simple sœur de cœur ? »
Jan sourit, amusé de voir le chanteur aussi surpris.
« Oui. Je sais que vous aurez du mal à le croire mais je tiens à elle comme à une sœur… Une part de moi en fait. »
Frank reprit ses gestes, plongé dans ses pensés.
« Non, je comprends mais si c’est ta sœur de cœur alors ne te mêle pas de sa vie. Laisse-la la mener comme elle le souhaite et sois là pour le soutenir quand elle tombe. »
Jan hocha la tête un peu triste.
« J’aimerais faire plus. Tellement plus. »
Frank sourit.
« Mais tu ne le peux pas. »
« Malheureusement. »
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Melina sourit en voyant Adam se cacher dans l’armoire de sa salle de bain. Ils jouaient à cache-cache le temps que Linke range sa basse dans un endroit plus sûr que son fauteuil, le petit ayant trouvé marrant de taper dessus avec son biberon vide.
Elle attrapa le garnement qui hurla de rire dans ses bras. Malgré son apparent amusement, tout était chamboulé en elle. Linke lui avait parlé du départ des garçons. Ils essayaient de trouver une solution mais le cas échéant, il lui avait demandé de le suivre. Elle avait lu dans son regard qu’il attendait beaucoup d’elle à partir de maintenant. Un faux pas et elle savait qu’elle le perdrait définitivement cette fois même s’il l’aimait.
Elle rejoignit le bassiste dans la chambre et le suivit au salon pour le goutter.
Ils y trouvèrent Frank, Olivia avec les jumeaux ainsi que Ludmia qui discutait avec Naya et Juri. Olivia les vit et se leva.
« Je vais chercher David… » Sourit-elle en grimpant l’escalier.
Elle passa devant la chambre de Timo et Kathia, et sursauta en entendant des hurlements de rage.
« Tu n’es qu’un pauvre type, Timo Sonnenschein. »
« On se fait toujours insulté par plus sales que soi. » Ricana le jeune homme. « Tu ne vaux rien, pauvre fille alors tu fermes la. »
Olivia entendit un bruit de verre brisé. Elle tendit la main vers la poignée mais recula en voyant la porte s’ouvrir à la volé et Kathia sortir de la chambre enragée comme jamais. Elle s’approcha de la porte ouverte et réprima un cri en voyant Timo se tenir le visage dégoulinant de sang. Très calmement, elle entra, alla dans la salle de bain chercher un essui mouillé et des serviettes. Elle revint près du MC et épongea le sang doucement et consciencieusement. Il ne bougea pas, le regard droit devant lui. Elle regarda la blessure mais ne vit qu’une légère coupure. Les morceaux de verre d’un vase était éparpillé un peu partout. Elle voulut se pencher pour ramasser mais Timo le prit soudainement dans ses bras pour la serrer contre lui. Elle se laissa faire, surprise au plus haut point. Il finit par la lâcher et sorti sans un mot, la laissant complètement désemparé derrière lui. Il se rendit dans la salle de musique où se trouvait David. Ce dernier fronça les sourcils en le voyant arriver.
« Il t’es arrivé quoi ? »
« Kathia m’a trompé… » Lâcha-t-il comme s’il s’agissait de la pluie et du beau temps.
David ne répondit pas tout de suite.
« Lud te l’avait dit. »
Timo le fusilla du regard avec colère.
« Désolé mais tu avoueras que tu as été très bouché sur ce coup-là. Depuis le début, Kathia n’est pas la bienvenue, tu trouves ça normal nous connaissant ? »
Timo fit la moue mais ne répliqua rien.
« Tu as voulu qu’elles te haissent, Timo. Je te connais comme ma poche, tu sais. Tu as vraiment cru que ça serait possible ? »
Le MC baissa la tête sur ses genoux.
« Je ne sais plus quoi faire ! »
« Arrête d’être con et affronte. Ce n’est pourtant pas ton genre de te planquer derrière quelqu’un comme tu l’as fait. »
« Ouais, je sais mais je ne voyais rien d’autre. »
David s’assit à côté de son meilleur ami.
« Ne t’inquiète pas, ça va aller maintenant. Si tu te rends compte de ta connerie. »
Timo jeta un regard sceptique vers David.
« T’es là pour m’enfoncer ou me relever ! »
David rigola.
« Pour t’épauler, vieux frère ! »
Timo lui sourit, amusé.
« Tu la vires alors ? »
Timo eut un sourire carnassier.
« Tu te rappelles de ta première petite amie ? »
David éclata de rire suivant parfaitement le cheminement des pensés de son ami d’enfance.
Ils se tapèrent dans la main, complices jusqu’au bout.
A suivre!
avec plein de trucs après.....