Tout simplement [ III ]Mdr cette tof .... Lud' et Linkeuh en viellards, trop la c lasse ta jupe xD « Est-ce qu’elle avait tiré sur mes paupières afin de percevoir chacun de mes maux cachés ? Est-ce qu’elle m’avait espionnée durant mon sommeil afin de capter chacun de mes murmures insolites ? Je ne saurai l’affirmer avec certitude, pourtant à chaque fois qu’elle était proche de moi, j’avais le sentiment d’être à nu ... Complètement dépourvu d’intimité ... Ce sentiment ne pouvait être plus inattendu ... Il m’était tombé dessus par surprise ... Dès le premier regard ... Le premier instant ... Et j’avais sottement laissé mon esprit se balader un peu trop loin ... Juste un peu trop.
Maintenant j’ai mal ... Je souris hypocritement ... Essayant de me mentir encore une fois ... Peut-être que demain tout ce qui me blesse disparaîtra ... Peut-être que demain ton absence disparaîtra ... C’est pathétique, aujourd’hui je n’ai plus la prétention d’espérer ton retour ... Non, Lud’ j’ai cessé d’espérer ... Et l’amour sans espoir n’est qu’un chiffon maladroitement essoré : Tari et sans vie." »
Linke était là assis, au coin de cette même ruelle, l’air non pas maussade mais lassé ... devenait-il blasé ? Pas vraiment ... Pas vraiment ...C’était juste que l’absence matérielle de Ludmia, devenait de plus en plus pénible à supporter ... que son amour devenait de plus en plus lourd à porter ...
«Pourtant j’ai beau essayer de te haïr, tu es encrée en moi ... Cette chose inqualifiable que je ressens pour toi est niché en moi tel un petit démon que je ne peux vaincre, étrangement, je me sent collé à ton fantôme effacé, effaré aussi ... »
Il regarda ses deux mains tremblantes, l’amour qu’il portait pour elle était une sangsue qui ne cessait de lui pomper la vie, une vie peut-être pas aussi joyeuse qu’il l’aurait mérité.
Il soupira, il savait que c’était son châtiment, il savait qu’il était le seul fautif ... lui qui avait laissé ses sentiments prendre plus d’ampleurs qu’il ne devaient ... Qu’ils ne pouvaient ...
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«Est-ce qu’il avait tiré sur ma couverture afin de laisser le froid s’engouffrer dans mes poumons ? Est-ce que son souffle tiède avait été crée seulement afin de répondre aux battements effrénés de mon cœur engourdi ? Je ne saurai l’avouer avec conviction, pourtant à chaque fois que j’écoutai cette petite mélodie résonner dans ma peau, j’avais le sentiment d’être bien ... Complètement sienne ... Comme si mon existence toute entière ne tenait qu’un son souffle chaud ...Comme si mon propre souffle ne tenait qu’à son souffle embrasé ...
Maintenant j’ai froid ... Je me serre contre ce mur qui me sépare de la liberté variable ...Essayant d’insuffler un peu de volonté à mon corps ... C’est presque drôle, aujourd’hui j’ai entendu un petit murmure dans ma tête, un écho familier ... Peut-être étais-ce toi ... Peut-être étais-ce mon imagination ... Et si s’étaient les deux ? »
Ludmia était là, assise au pied de son lit miteux, l’air aussi absent que d’habitude ... Elle s’amusait à étaler une petite masse de poussière grise avec le bout de ses orteils ... Sa mâchoire était courbé en demi-lune ... Souriait-elle ? Pas vraiment ... Pas vraiment ... C’était juste que la présence immatérielle de Linke devenait de plus en plus vitale ... Que s’en détacher devenait de plus en plus impensable ...
« Pourtant j’ai beau essayer de t’aimer, une barrière obscurcit ma vue ... Je n’arrive à te percevoir autre que dans quelques éclats de souvenirs froissés ... Cette chose intangible que je ressens pour toi est logé quelque part entre mon âme et le vide qui en émane, étrangement, je me sens collé à ta spiritualité vaguelette ... »
Elle regarda le bout de ses doigts sales, l’amour qu’elle portait pour lui était un songe qui ne cessait d’imprimer sa mémoire de sensations, des sensations peut-être pas aussi explicites qu’elle l’aurait désiré ...
Elle souffla au creux de sa main, elle savait que c’était son châtiment, qu’elle était la seule fautive ... Elle qui avait laissé son esprit divaguer au-delà des limites tracés, au-delà de ce qu’il devait... de ce qu’il pouvait ...
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« J’ai lu quelque part que celui qui savait chérir à l’excès pouvait parfaitement haïr à l’excès ... Dis-moi alors pourquoi je n’arrive à exécrer ce petit bout de toi qui refuse de me laisser en paix ?Hey Lud’ ... Tu crois que je suis fou d’aimer un spectre ? Tu crois qu’à 78 ans je suis sage de t’attendre ? Toujours ... Et encore ...Grattant sur les cordes durs de ma basse rabougrie ... Tu sais je ne l’ai pas changé ... Je suis resté comme ça... inchangeable ... Stoïque... »
Il eut un sourire morne en tendant la corde la plus grave de l’instrument … Son cœur tremblota au rythme des vibrations qui en émanaient …
« Tu es la seule, toi et ce stupide bout de bois frotté à pouvoir encore faire vibrer ce qui reste de l’homme que j’étais …L’homme que je ne suis plus … »
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« Tout le monde le sait, tout le monde connaît la vérité… Alors que moi je reste là dévisageant mes chaussures usées … seule intruse de ce complot universelle … Si comme si j’étais paumée ici, dans mon monde imaginaire … Ce monde à peine retint en équilibre par une fine lamelle d’espoir … Hey toi espèce d’homme invisible !! Il n’y a aucun échappatoire à cet effet ambigu que tu me fais … J’essaye de me battre mais il est trop tard pour moi de toute façon … Parce que je ne sais pas t’aimer … Pourquoi je mens ?? »
Elle leva les yeux au ciel en tendant les bras vers le vide … Son cœur trépidait, pour une raison inconnue elle se sentait soulevée par une brume de renouveau …
« Tu sais j’ai une petite caméra intégrée au plus profond de mon âme … Ce n’est pas de la nouvelle technologie mais elle arrive encore à imprimer quelques éclats de songes … Ceux de la jeune femme que j’étais … La jeune femme que je ne suis plus … »
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« Cette énergie que tu dégageais … Elle est toujours là Lud’ … Elle me brule encore, elle électrise chacun de mes sens … Cette énergie est ma vertu, tant que je pourrai la ressentir … Tant que je pourrai encore frémir sous son simple contact … Je saurai que tu ne m’as pas encore totalement abandonné … »
Il s’ébouriffa les cheveux et se leva d’un bond, comme animé par une forte mélodie gore, il s’avança à pas impérieux vers l’extrémité de la falaise, une bouffée d’air maritime lui effleura le visage … Il ricana.
« Ton souffle maritime, échappé d’un revêtement de coquillage … »
Il tendit ses deux mains en avant prêt à saisir la moindre petite chance de regain …
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« Ton nom m’échappe mais je sais que tu es là en moi … Parfois j’essaye de me remémorer les raisons qui m’ont poussés loin de toi puis ton visage m’apparait angélique et presque palpable … C’est toi … »
Elle passa une jambe à travers la rambarde du balcon, son corps frémissait sous les caresses d’un zéphyr souple et mou …
« Je me sens tout à coup envahie par un océan de bienêtre, je n’ai plus peur de partager l’amour que je cache au fond de moi … Avec toi …pour toi »
Elle ferma les yeux et prit une grande inspiration, elle enroula ses bras autour d’elle, prête à se laisser porter … Elle était sa chance de regain elle le savait …
« J’arrive à écouter le chant suave de toutes ses créatures des fonds de l’océan guider chacun de mes gestes … »
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Linke’avança d’un seul pas bien calculé …il sourit.
« Je te fais enfin face … »
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Un immense rictus se dessina sur le visage ridé de Lud’, elle desserra l’étreinte de ses jambes sur la rambarde.
« Je te touche enfin … »
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Comme par transmission d’esprit, Linke cru l’apercevoir … Il se laissa tomba …
« Je retombe amoureux de toi à nouveau … »
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Lud’ frôla ce visage inconnu qui avait animé ses nuits pendant si longtemps … Elle se laissa tomber …
« Je tombe amoureuse de toi comme pour la première fois … »